Claude Bertrand, Président de l’Alliance pour la recherche et l’innovation des industries de santé (ARIIS), réalisée dans le cadre des RIR est interviewé à l'occasion des Rencontres Internationales de Recherche (RIR 2015).
Mieux valoriser et financer la recherche française
Le niveau de notre recherche académique est bon en France au regard des Prix Nobel et des différents classements, tout particulièrement dans les sciences du vivant. En travaillant avec AVIESAN (Alliance pour les sciences de la vie et de la santé) à travers ARIIS et avec d’autres organisations à l'occasion des Rencontres Internationales de Recherche (RIR), nous voulons rapprocher le monde de l’industrie et de la recherche aujourd’hui encore séparés. Il y a d’un côté les sciences nobles, la recherche fondamentale, et de l’autre côté, le pratico-pratique de l’industrie pharmaceutique. Nous avons beaucoup progressé ces dix dernières années, mais nous avons encore beaucoup d’efforts à faire. Un des freins aujourd’hui en France réside dans la valorisation et les financements.
Développer l’entreprenariat en France
Nous devons travailler sur la recherche d’investisseurs pour des projets valables. Les acteurs concernés travaillent mieux ensemble car nous commençons à observer des regroupements sur des cycles longs. Nous devons trouver les financements sur le long terme avec des personnes prêtes à prendre des risques. Les chercheurs anglo-saxons sont plus proactifs et se lancent dans l’entreprenariat au-delà de la science fondamentale. Nous avons besoin de chercheurs fondamentaux, mais il y a encore trop de différenciation faite entre le chercheur et l’entrepreneur. Nous avons de brillants entrepreneurs en France, mais pas suffisamment. Aux Etats-Unis, après avoir passé le stade de post doctorat, les chercheurs essayent de valoriser leurs découvertes en montant des entreprises avec des prises de risques engagées. En France, nous sommes peut-être plus conservateurs et avons du mal à accepter l’échec. Aux Etats-Unis, il y a une culture de l’échec et de l’enthousiasme envers l’entreprenariat grâce aux investisseurs qui financent, et c’est ce qui manque en France.
Considérer les sciences du vivant comme de vrais enjeux stratégiques
Aux plus hautes sphères de l’Etat, les sciences du vivant doivent être considérées comme de vrais enjeux stratégiques pour la France. Nous avons une carte à jouer qui est exceptionnelle. Les industries pharmaceutiques n’ont pas toujours eu très bonne réputation. Grâce aux efforts stratégiques du Comité stratégique de filière des industries de santé (CSF), les choses sont en train d’évoluer.
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