Dans le cadre de l’inauguration officielle du nouveau centre d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) de l’hôpital Foch, à Suresnes, ce jeudi 13 octobre 2016, le Pr René Frydman, spécialiste en reproduction humaine, interviewé par l’Observatoire de l’information santé, constate la difficulté du traitement de l'information scientifique dans les médias.
Des informations et des émissions sur la santé trop centrées sur le "buzz"
Pour le Pr René Frydman, « à peine une idée est-elle énoncée qu’elle est prise comme un résultat. Or en science et en médecine, le travail complexe d'investigation avant d'affirmer des résultats est beaucoup plus long qu'on ne le pense. Les précautions ne sont pas toujours prises, les médias vont trop vite pour parler de travaux qui sont en cours d’élaboration. C'est un phénomène qu’on observe de plus en plus fréquemment dans les publications scientifiques et qu'on voit émerger dans l’annonce médiatique. »
Un emballement de l’information santé
« Il existe de très nombreux médias, certains vérifient les données, d’autres pas. La majorité cherche à accrocher le chaland et non à traiter les problèmes de fond. C'est comme si on revenait sur la technique de l’imagerie de l’embryon. Elle est jolie et agréable, mais quelle est sa valeur scientifique ? Pour l’instant, personne n’en sait rien. On peut promouvoir des projets d’études mais pas des méthodes et des résultats avant l’heure, sinon on diffuse de fausses informations. On croit qu’on peut choisir la couleur des yeux des bébés. Non ! Cela fait partie de cet emballement de l’information qui n’est pas assez contrôlée et trop basée sur le côté événementiel », observe le Pr. René Frydman.
En savoir plus, http://www.observatoiredelinfosante.com et http://www.hopital-foch.com/