Rencontre avec le Dr Pascal de Groote, responsable du service de cardiologie, CHRU Lille, qui explique en quoi l’insuffisance cardiaque est une pathologie lourde, responsable de plus de 200 000 hospitalisations par an. Entre 30% et 50% des insuffisants cardiaques présentent une carence en fer (carence martiale). Les dernières recommandations du Collège Européen de Cardiologie (ESC) 2016 indiquent une comorbidité reconnue de la carence en fer chez les insuffisants cardiaques et préconisent un dépistage et une prise en charge systématique de cette carence.
Les symptômes de l’insuffisance cardiaque sont avant tout un essoufflement à l’effort pour des efforts de moins en moins importants de la vie quotidienne jusqu’à des efforts minimes. Il peut s’y ajouter un effort en position couchée, le patient a du mal à respirer et est obligé de se lever. Une fatigue importante et, dans certains cas, une rétention d’eau provoquant l’apparition d’œdèmes des membres inférieurs sont également des symptômes de l’insuffisance cardiaque.
Des carences en fer fréquentes en cas d’insuffisance cardiaque
Entre 30 et 50% des insuffisants cardiaques présentent une carence en fer. Cette carence en fer est liée à l’état d’inflammation existant chez l’insuffisant cardiaque, elle diminue les possibilités d’absorption ainsi que l’appétit. Les patients peuvent également souffrir de saignements.
Il est important de dépister la carence en fer chez un insuffisant cardiaque car elle contribue à une aggravation de la maladie, notamment en diminuant la capacité d’effort. Les dernières recommandations européennes de la prise en charge de l’insuffisance cardiaque chronique préconisent le dépistage systématique de la carence en fer chez tous les insuffisants cardiaques en dosant deux substances : la ferritine qui correspond au stock de fer de l’organisme et la transférrine qui transporte le fer des stocks aux zones d’utilisation.
Une amélioration de la qualité de vie des patients
Le fer participe à de nombreuses fonctions dans l’organisme et sa carence les perturbe significativement. En prenant en charge cette carence, le fonctionnement des organes concernés est amélioré. Cette prise en charge consiste d’abord en un apport en fer par voie orale puis, si nécessaire, par intraveineuse. Cette dernière s’avère plus efficace chez les insuffisants cardiaques qui présentent des problèmes d’absorption du fer. Nous observons ainsi chez les insuffisants cardiaques une diminution des symptômes et une amélioration significative de leur qualité de vie.
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