Anne Buisson, directrice adjointe de l’Association François Aupetit (Afa) insiste sur la notion du patient acteur et le risque d’avoir un patient autonome qui n’épouse pas le comportement souhaité par la société, dans le cadre de de la 27ème édition du Festival de la Communication Santé, les 24 et 25 novembre 2016.
Un malade est au moins acteur sur deux points : l’envie d’aller mieux et sa capacité à s’adapter pour vivre au quotidien avec sa maladie. Le patient acteur est aujourd’hui perçu comme un patient évaluateur, à savoir un patient qui mesure ses données, se regarde, s’observe, se suit. Parfois, nous faisons adopter au patient acteur le comportement du système de soins, qui nous arrange, où le patient obéit d’une certaine façon, est docile, prend bien son traitement et est bien conscient du coût de son traitement. Si nous voulons que le patient soit autonome, il faut prendre le risque qu’il n’aille pas dans le sens souhaité. A un moment donné, le patient autonome refuse, par exemple, des soins, des traitements. Il souhaite pouvoir se traiter différemment, prendre des thérapies alternatives.
Changer le regard de la société sur les malades
Les patients vivent dans une société où ils sont souvent contrits, isolés dans leur maladie. En effet, ils ne parlent ni à leur employeur, ni parfois au sein de leur propre famille. Cette société aurait tout intérêt à modifier son regard sur les malades, on éviterait un certain nombre de choses. Tous souhaitent que le malade soit bienveillant, se suive lui-même, se considère, se sente acteur…, mais il faudrait d’abord que la société le regarde avec bienveillance et avec toute l’admiration qu’il mérite face à toutes les compétences, toutes les connaissances, toutes les stratégies que le malade déploie tous les jours, non pour survivre mais pour se maintenir en vie.
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