Des solutions thérapeutiques pour prévenir les allergies
La solution thérapeutique face à l’augmentation des allergies est de prévenir la « marche allergique », c’est-à-dire le passage d’une allergie à une autre allergie, de la rhinite à l’asthme, de l’eczéma à l’asthme. Nous avons différentes façons d’agir. Par exemple, pour la dermatite atopique, nous conseillons de graisser la peau et de traiter par des corticoïdes locaux pour éviter le passage des allergènes de l’air vers l’intérieur du corps, la sensibilisation à ces allergènes et de futures allergies notamment respiratoires. Le deuxième exemple est celui de la rhinite dont le risque d’évoluer vers un asthme est multiplié par 4 ou 5. Lorsque nous avons une rhinite sévère ou perannuelle ou saisonnière, nous traitons par une immunothérapie spécifique, une désensibilisation, pour éviter l’évolution vers un asthme qui est une maladie allergique plus sérieuse.
Aller plus loin dans la personnalisation des traitements des allergies
La personnalisation se fait en fonction du type de l’allergie, de sa sévérité, des allergènes et donc, en fonction de l’individu. Pour l’avenir, nous savons cliniquement définir des phénotypes ou des formes cliniques de l’allergie en fonction des allergies alimentaires, cutanées ou respiratoires. Nous nous attendons à avoir ce que nous appelons des biomarqueurs, c’est-à-dire pouvoir à partir d’une prise de sang identifier un élément qui permettrait de définir potentiellement le risque pour une allergie de devenir sévère. Est-ce que ce sera un asthme, une rhinite qui évoluera vers un asthme, ou un eczéma qui s’associera à des allergies alimentaires. Ces biomarqueurs nous permettront de personnaliser les traitements, parce que d’une part nous saurons quelles sont les voies physiopathologiques, quels sont les risques à long terme, et d’autre part nous saurons quel traitement donner en fonction du biomarqueur. Les biomarqueurs représentent la médecine de demain.
Améliorer l’observance des patients allergiques
L’observance est un problème pour toutes les maladies chroniques et particulièrement pour l’allergie et l’asthme. Les traitements sont donnés pour des années et ces traitements sont quotidiens. Ce qui est compliqué, c’est que lorsque le patient va mieux, il essaie d’arrêter le traitement. Nous devons, pour améliorer l’observance, apporter des explications aux patients sur la maladie, la nécessité de traiter, le traitement, comment agissent les médicaments, quel sera le bénéfice à long terme. Ces explications passent par un dialogue médecin-malade, parfois pluri-professionnel : le patient, le médecin et la diététicienne, si c’est une allergie alimentaire, la kinésithérapeute, si c’est une allergie respiratoire, l’infirmière, la psychologue.
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